Deux interféronopathies de type 1 où le poumon s’enflamme

Les interféronopathies de type 1 sont des maladies génétiques rares caractérisées par une augmentation de la signalisation des interférons de type 1 (IFN I), notre 1ère ligne de défense immunitaire contre les infections virales. En moins de six ans, l'inflammation pulmonaire médiée par STING, une protéine adaptatrice clé de la voie de signalisation des IFN I induite par l'ADN, est apparue comme une caractéristique importante de deux interféronopathies de type 1, le STING-associated vasculopathy with onset in infancy (SAVI) et le syndrome COPA.

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Dans le Journal of Clinical Immunology, le Docteur Marie-Louise Frémond, post-doctorante, et le Professeur Yanick Crow, chef de groupe, du laboratoire de neurogénétique et de neuroinflammation de l'Institut Imagine, donnent un aperçu des connaissances actuelles sur le SAVI et le syndrome COPA. Ils soulignent l'importance de la compréhension de la physiopathologie de l’inflammation pulmonaire médiée par la détection de l’ADN via la protéine STING, pour un plus grand nombre de pathologies, y compris l'exposition aux polluants et les infections virales. 

Le Laboratoire de neurogénétique et de neuroinflammation dirigé par Yanick Crow s'intéresse à la compréhension des interféronopathies de type 1, des maladies génétiques caractérisées par une signalisation accrue des interférons de type I (IFN I). Parmi les interféronopathies de type 1, le STING-associated vasculopathy with onset in infancy (SAVI) et le syndrome COPA ont été décrits au cours des six dernières années, tous deux comportant une inflammation pulmonaire majeure associée à une morbidité et mortalité élevées.

Le SAVI est causé par des mutations de gain de fonction du gène STING1 (précédemment appelé TMEM173) codant pour STING, une protéine clé de la voie de signalisation des IFN 1 induite par l'ADN. Le syndrome COPA résulte de mutations hétérozygotes dominantes-négatives de la sous-unité alpha de la protéine coatomère, qui fait partie d'un complexe impliqué dans le transport intracellulaire de protéines cargo entre le Golgi et le réticulum endoplasmique. Le rôle de COPA dans la régulation du trafic de STING, une protéine résidant dans le réticulum endoplasmique qui trafique au Golgi pendant le processus de son activation, a été récemment défini par le laboratoire Crow et trois autres équipes.

Dans le Journal of Clinical Immunology, le Docteur Marie-Louise Frémond, post-doctorante dans le laboratoire Crow, et le Professeur Yanick Crow, ont décrit le phénotype grandissant du SAVI et syndrome COPA, en mettant en évidence les caractéristiques communes ainsi que les spécificités. Ils ont aussi mis en évidence les récentes avancées dans la compréhension de la biologie de STING qui ont éclairé la prise en charge thérapeutique de ces deux maladies.

Au-delà de ces maladies génétiques rares, la détection de l'ADN par STING est probablement pertinente pour la physiopathologie de plusieurs maladies pouvant comporter une inflammation pulmonaire, notamment le lupus érythémateux systémique, la dermatomyosite, l'exposition à des polluants environnementaux et les infections virales.