Les maladies génétiques : des maladies rares et orphelines
Prises séparément, les maladies génétiques sont peu fréquentes, voire exceptionnelles, mais à l’échelle de l’Europe, elles touchent 35 millions de personnes. En France, 3 millions de personnes sont concernées, soit près d’un français sur 20. A ce problème de santé publique s’ajoute le fait que près de 50 % de ces maladies ne sont pas diagnostiquées, et lorsqu’elles le sont, c’est le plus souvent après des mois, voire des années d’errance diagnostique.
Imagine a fait la preuve au cours de ses 5 ans d’existence de ses capacités uniques pour accélérer l’innovation que cela soit en termes de diagnostic ou de traitement. La synergie des expertises des médecins et des chercheurs dans un même lieu permet de ne jamais baisser les bras, d’impulser les collaborations les plus prometteuses et d’innover sans cesse pour vaincre les maladies génétiques.
Aujourd’hui, Imagine dispose de tous les moyens pour changer la donne d’ici 2028 et diagnostiquer 80% des enfants atteints de maladies génétiques, mais aussi donner accès à 30% d’entre-deux à un traitement.
Imagine, leader européen de la recherche et des soins sur les maladies génétiques
La force d’Imagine, c’est de pouvoir rassembler équipes de recherche, centres de référence et services cliniques autour des patients atteints de maladies génétiques pour leur offrir une meilleure prise en charge au sein d’un bâtiment qui accueille 30 000 consultations chaque année. Ainsi depuis sa création, Imagine a déjà :
- Identifié plus de 250 gènes, améliorant ainsi le diagnostic et la vie de nombreuses familles,
- Développé 400 solutions thérapeutiques et diagnostiques en phase préclinique ou clinique pour plus de 3000 maladies,
- Réalisé des 1ères mondiales thérapeutiques pour plusieurs pathologies, qu’il s’agisse de nouvelles thérapies ou de repositionnements de molécules déjà utilisées dans d’autres maladies : déficits immunitaires, achondroplasie, drépanocytose, bêta-thalassémie, interferonopathies…,
- Rassemblé 50 millions de données concernant 680 000 patients, issues de 5,6 millions de documents, et structurées dans un entrepôt de recherche translationnelle sur les maladies rares, et ce, afin de faciliter les avancées et les découvertes sur ces pathologies,
- Réalisé plus de 25 000 séquençages ADN,
- Inclus plus de 7500 patients dans plus de 500 essais cliniques.
Une ambition : changer la vie des familles touchées par les maladies génétiques
Fort de ses succès, Imagine souhaite encore intensifier son action car il reste encore beaucoup à faire pour nommer toutes les maladies, les comprendre et soigner tous les enfants. Les chercheurs et les médecins d’Imagine poursuivent donc leurs efforts et se sont fixés comme objectifs d’ici 2028, dans le cadre de leur nouvelle feuille de route, de :
- Combler l'errance diagnostique, et ainsi réduire de manière significative l’errance diagnostique, pour à terme, poser un diagnostic pour 80% des enfants
- Doubler les pistes et projets de recherche sur les mécanismes des maladies, et cela en recrutant de nouvelles équipes avec de nouvelles expertises,
- Doubler le nombre d’essais cliniques au sein des centres de référence maladies rares,
- Doubler le nombre de solutions thérapeutiques pouvant être proposées aux jeunes patients,
- Multiplier, notamment grâce l’intelligence artificielle, les approches par groupe de maladies en ciblant les mécanismes communs à chacune d’entre-elles.
- Poursuivre l’enrichissement des cohortes exceptionnelles de l’institut, points de départ de tout travail de recherche et des avancées de demain,
- Développer les programmes de bioinformatique, génomique et traitement des données
- Poursuivre l'ouverture de l'Institut et son ressourcement scientifique
- Développer le rôle sociétal de l'Institut
- Accélérer l'innovation technologique et la levée de fonds
Des programmes prioritaires pour accélérer les découvertes
Pour accélérer l’innovation au bénéfice des patients, Imagine a identifié des domaines prioritaires pour les années à venir. Pour mener à bien ses projets ambitieux, Imagine sait qu’il peut compter sur le soutien de ses membres fondateurs et sur la force des synergies entre les chercheurs et les médecins, et sur l’avantage d’être sur le campus de l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP.
Immunologie/infectiologie
Le système immunitaire sert à protéger l’organisme contre les attaques de bactéries, de virus ou de cellules du soi potentiellement dangereuses. Sa mise en œuvre est complexe et fait intervenir de nombreux acteurs cellulaires. En raison d’une erreur génétique, ce système peut être défaillant. On parle alors de déficit immunitaire. Cela se traduit par des infections répétées ou sévères qui peuvent parfois mettre en jeu le pronostic vital ou endommager certains organes. Ces pathologies touchent un enfant sur 5 000 environ, soit quelques centaines de naissances chaque année ; quelques milliers de personnes vivent avec une telle pathologie en France.
Certaines personnes sont quant à elles caractérisées porteuses d’une prédisposition infectieuse spécifique à un seul type de pathogène ou à une seule famille de micro-organismes. Des variations génétiques déterminent alors la prédisposition ou la résistance aux maladies infectieuses.
Hématologie
Lorsqu’un défaut génétique est présent dans l'une des nombreuses lignées cellulaires composant le sang, elle peut donner lieu à une maladie du sang ou hémopathie. Suivant la cellule concernée – globules blancs, globules rouges, plaquettes -, ces pathologies peuvent prendre des formes très diverses : anémies plus ou moins sévères, mastocytose (maladie rare liée à la prolifération de certains globules blancs), hémophilie….
Les chercheurs d’Imagine étudient notamment les défauts génétiques de l’hémoglobine en cause dans deux formes d’anémie sévère : la drépanocytose, la maladie génétique avec la plus forte incidence, ou les thalassémies.
Néphrologie
Plus de 150 maladies rénales sont associées à la présence d’une altération génétique. Pour la plupart, ces patients évoluent lentement vers l’insuffisance rénale chronique, et rentrent dans un projet de greffe rénale à plus ou moins long terme. L’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP fait figure de pionnier dans la prise en charge des pathologies rénales En 1952, Jean Hamburger y réalise les premières greffes du rein et concevra le premier rein artificiel français. Depuis, les avancées médicales et scientifiques se sont multipliées en néphrologie, un domaine qui reste l’une des grandes spécialités du campus Necker.
Essayer de retrouver l’origine génétique de leur maladie permet à la fois de proposer un diagnostic, mais d’essayer de comprendre les mécanismes conduisant d’une mutation sur un gène à l’apparition de l’expression clinique de la maladie (en l’occurrence le syndrome néphrotique génétique). C’est l’un des objectifs que se sont fixés les chercheurs de l’Institut Imagine.
Maladies neurologiques et du neurodéveloppement
Les maladies neuro-développementales regroupent de nombreuses pathologies distinctes. Elles recouvrent les troubles neurologiques sévères, neuro-musculaires et neuro-sensoriels, ainsi que les maladies psychiatriques. Elles surviennent dès l’enfance avec une progression des déficits cognitifs et neurologiques, et concernent près de 3 % des enfants, mais comptent pour 10 % des dépenses de santé dans les pays occidentaux. Seuls quelques unes de ces maladies disposent d’un traitement spécifique. Les chercheurs d’Imagine étudient notamment les troubles du spectre autistique, les déficiences intellectuelles, les épilepsies et les troubles métaboliques.
Développement et cardiologie
C’est un champ très large qui couvre un large panel de pathologies survenant au cours du développement embryonnaire. Les anomalies du développement et les malformations d’origine génétique peuvent toucher de nombreux organes et prendre des formes cliniques très variées. Il peut s’agir de pathologies osseuses, de nanisme, de pathologies ophtalmologiques, de malformations cardiaques ou de maladies de peau comme les formes sévères de psoriasis, d’épidermolyses et de nombreuses autres pathologies.
Construire la médecine de demain grâce à la science des données et aux décisions assistées par ordinateur
Ce programme nouvellement créé réunit les forces et les expertises nécessaires au déploiement de la médecine de demain. Grâce au développement d’outils bio-informatiques et d’intelligence artificielle, son objectif est de faire parler les données cliniques et biologiques, d’explorer des domaines encore méconnus comme les régions non-codantes de l’ADN, d’analyser les pathologies à l’échelle de la cellule unique pour mieux les comprendre, et ainsi de proposer une prise en charge sur mesure et évolutive au fil du temps.
Recherche clinique: utilisation des données de santé et droits des patients
Dans le cadre des programmes de recherche, les équipes scientifiques et les équipes médicales de l’Institut Imagine mènent des recherches cliniques avec la participation des patients et leurs familles.
Les objectifs variés des recherches cliniques menées au sein de l'institut
Certaines recherches cliniques visent à décrire l’histoire naturelle d’une maladie génétique pour mieux comprendre l’évolution de la maladie, d’autres ont comme objectif de rechercher les possibles corrélations entre l’évolution ou les symptômes d’une maladie et le profil génétique des patients afin de pouvoir mieux anticiper et prendre en charge les patients, d’autres évaluent l’impact d’une nouvelle prise en charge pour déterminer quel bénéfice elle apporte et pour quel patient, certaines recherches permettent d'élaborer de nouveaux outils diagnostic dédiés aux maladies génétiques, …
Utilisation des données de santé et des échantillons biologiques en recherche clinique
Toutes les recherches cliniques sont réalisées à partir de données de santé (données cliniques, historiques, traitements, résultats des examens, résultats d’analyses de prélèvements biologiques, questionnaires…) de patients, parfois des membres de leur entourage ou de sujets contrôles.
Les données et les prélèvements peuvent être collectés spécifiquement durant une recherche clinique, ou bien être réutilisés à partir des données recueillies dans le cadre du soin courant et/ou de l'analyse de reliquats de soin (exemple : résidu de cellules sanguines après avoir procédé à l’analyse biologique, déchets chirurgicaux, ...). Les données de soins sont collectées depuis les dossiers médicaux, par les équipes de recherche, elles peuvent également être collectées via l'entrepôt des données de santé (EDS) de l’Hôpital Necker-Enfants Malades.
Il est également possible que des données préalablement collectées pour une recherche initiale soient réutilisées pour un nouveau projet.
L'encadrement réglementaire de la recherche clinique
La réalisation de toute recherche clinique est strictement encadrée en France et implique au porteur du projet, nommé promoteur de l’étude et/ou responsable de traitement des données, d’avoir réalisé au préalable diverses démarches réglementaires auprès des autorités et des organismes réglementaires compétents.
Les participants à une recherche clinique ont été préalablement informé des objectifs des recherches, des modalités d’utilisation de leurs données de santé et échantillons biologiques, de leurs droits concernant leurs données personnelles et les modalités de les exercer. Pour certaines recherches, il peut être demander aux patients de signer un formulaire de consentement concernant leur participation et l’utilisation qui sera faite de leurs données et échantillons biologiques. En cas de réutilisation de données collectées dans une précédente recherche, les participants ont été informés de cette réutilisation pour de possibles futures recherches, et peuvent accéder aux informations concernant les recherches, leurs droits et les moyens de les exercer dans la rubrique accessible ci-dessous.